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ROUMANIE

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PARCOURS global

Samedi 11 Aout : Komeron - Valea Lui Mihai

Il est assez tard quand je passe la frontière, et à peine la limite franchie je suis accueilli par 3 petits chiens féroces errants qui en veulent à mon vélo, ou à Foxy ? Ils ne tiendront pas longtemps. 

Heureusement j'avais prévu le change pour les monnaies disponibles en France. (pour info, ce service est proposé par Travelex, et vous pouvez récupérer vos devises dans des aéroports et gares - devises que les banques ne proposent pas).

Je n'ai pas d'eau, pas assez à manger et je ne connais pas les habitudes du pays. Première station, je m'arrête pour demander de l'eau. Il me montre les bouteilles dans le réfrigérateur, faisant signe que l'eau du robinet n'est pas bonne. Etait-ce pour vendre ses bouteilles ?

J'avance et je m'arrête au premier magasin encore ouvert dans le premier village. Tout de suite un attroupement, photos, etc. J'essaie simplement de faire comprendre que je viens chercher de l'eau. Questions, etc. Je dis aussi que je cherche un lieu pour la nuit. A ce moment, j'entends une voix posée et pleine d'assurance "May I help you ?" Un ado qui sort je ne sais d'où, un style classe, lunettes de soleil, est planté là devant moi. Je suis tellement surpris que je lui parle en français. Il me sert d'interprète, et rapidement, un homme se propose de m'accueillir pour planter la tente dans son jardin. OK, pas de problème, on y va. Quand j'arrive, il a du mal à pousser le portail, car l'herbe d'au moins 80 cm le gêne. Est-ce vraiment chez lui ? Oui, je suis rassuré…

Il me montre un endroit, et m'invite ensuite à entrer chez lui.  Il me donne à manger. Une espèce de purée faite avec je ne sais quoi, des tomates, du pain. Avec grande attention il installe un torchon (je ne dirais pas "propre") sur un coin de la table, en guise de nappe.  Et puis nous partagerons la soirée, avec la télé allumée en plein devant branchée sur une émission de variétés, et la radio en fond pour écouter un match. En fait, il joue toutes les semaines en pariant sur les équipes de foot européennes. Apparemment c'est sa seule distraction. 

On arrive tant bien que mal à communiquer, entre ses quelques mots d'anglais, et les explications mimées que nous partageons. Je comprends qu'il a été chauffeur, que sa femme est décédée il y a 18 ans et qu'il vit seul dans cette maison qui est la sienne. Sa fille est mariée avec un italien.

Il zappe à la télé entre une émission politique et le Patrick Sébastien local en pire. Je regarde bêtement, et je ne comprends rien aux deux. Il me fait comprendre que les politiques sont tous pareils, et qu'il ne faut rien attendre d'eux. De toute façon ce ne sont pas eux qui vivent avec sa retraite de 97 euros par mois. 

Mais il est satisfait de son sort, il a de quoi se nourrir, une maison, un peu d'occupation avec son foot et il a l'air heureux de vivre. Je vois des déformations sur ses membres et il m'explique qu'il a été amputé de plusieurs orteils et doigts il y a 3 ans. Une vie simple, qui me fait poser des questions par rapport à ce que l'on exige maintenant pour pouvoir vivre "décemment". 

Il ne sait pas quoi faire pour me satisfaire et me mettre à l'aise. Un peu plus tard, il sort une bouteille (d'eau de vie) et me fait signe de la finir. Comment ?? Je vois qu'il ne reste qu'un fond, alors je m'exécute directement à la bouteille, comme il me montre. Vous auriez dû voir le spectacle, assis sur son lit…

Comme je commence à fatiguer, je lui dit que je vais me coucher. Bonne nuit.

Première soirée mémorable en Roumanie. En tous cas, cela confirme ce que l'on m'avait dit : ils sont très accueillants. Envolés mes clichés et préjugés. Balayées mes craintes. Et ce ne sera que le début… !


Dimanche 12 Août : Valea Lui Mihai - Pomi
125 kms / 6h15 / 70 m

Mouillé au matin, et avec une surprise
Séparation émouvante
Escorté par des enfants…
Un accueil touchant
Visites sur le bivouac






Lundi 13 Août : Pomi - Dej
126 kms / 6h44 / 450 m

Dans le brouillard
1er ennui mécanique
Des rencontres incroyables

                   Premier (et seul) ennui mécanique :  Cable de dérailleur arrière coupé



Mardi 14 Août : Dej - Bistrita
63 kms / 3h45 / 250 m

Etape tranquille (j'ai écouté les conseils de ma femme..)
Mais chargé comme un baudet avec tout ce que l'on m'a donné le long de la route pour manger 


Vue de mon logement

                    Sur le marché à Dej

                    Pause sur la route pour rédiger le blog



Mercredi  15 Août : Bistrita - Vatre Dorni
126 kms / 6h44 / 980 m

Invité au restau
Des rencontres surprenantes











Jeudi 16  Août : Vatra Dornei - Falticeni
113 kms / 6h41 / 450 m / Passage à 1080m
La folle journée


Tout commence la veille peu avant l'arrivée dans la ville ou j'envisageais de passer la nuit. A un moment précis, je sens que je ne suis pas très bien, mais sans pouvoir définir ce qu'il se passe.

La nuit est agitée. Je me réveille vers 2h, et j'ai des difficultés à me rendormir. Ce sera comme ça jusqu'au matin. J'en profite pour passer des emails et textos et avertir ma femme : je ne me sens pas bien. Je crois que c'est une indigestion ou intoxication alimentaire. Un tas de pensées traversent l'esprit. Et si ça se terminait ici ? Et s'il fallait m'hospitaliser ? Qui va alerter l'assistance ? 

En tous cas, le matin, j'ai du mal à me lever, je n'ai plus d'énergie. Je ne peux rien avaler. Je me recouche. Finalement je me décide à ranger mes affaires, mais je ne suis pas très efficace.

                    Un joli camping avec des petits bungalows


Vers 10h00 je démarre, et là je me dis que la journée va être longue… ou courte. Je n'imagine absolument pas faire les 120/130kms envisagés. Je me traine comme les limaces qui avaient essayé de m'attaquer (voir en Allemagne). J'ai mal à l'estomac. Vers midi j'ai fait 10 kms… Je m'arrête pour faire le point et je me rends compte que je suis devant un cabinet médical. Je commence à sortir ma carte secu européenne, mais avant j'essaie d'envisager objectivement des solutions. Je m'allonge à même le sol. 

J'appelle ma femme qui me donne le numéro de mon médecin, (j'ai perdu tous les contacts et tout l'historique des messages de mon téléphone), . Je l'appelle (Dr Depommier), il est surpris de me savoir déjà en Roumanie, et il me donne quelques conseils pour aller de l'avant, sans me décourager.


Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir parlé avec ma femme, d'avoir des conseils, ou le temps de repos de cet arrêt, mais toujours est-il que je repars avec un peu plus d'énergie. Heureusement, car il y a une côte de 4  kms qui m'attend (je ne le savais pas). J'y vais doucement, me disant qu'aujourd'hui je ne vais pas aller loin. Je m'arrête au sommet pour me reposer, et faire sécher le matériel. Je repars tranquillement dans la descente, en doublant même un camion (bon, il n'allait pas vite..). Sur le bord de la route, j'aperçois un vendeur de miel avec ses abeilles. Je le trouve un peu cher (tout est relatif - 3€ les 500g), il me dit que c'est du "naturel". J'en profite pour les photos.


La journée continue et j'avance à mon rythme, avec des pauses. Je n'ai mangé qu'un yaourt et du miel. Je me dis que je ne vais pas tenir longtemps comme ça. 

Dans l'après-midi, en réfléchissant à toute cette situation, je me revois lors de la Diagonale des Fous avant l'arrivée à Cilaos. Toutes ces questions qui traversaient également mon esprit. Il y a toujours un moment ou le doute peut nous effleurer, quelques soient les circonstances. Mais si nous avons des convictions, et si nous savons pourquoi nous nous sommes engagés dans telle ou telle action, ces moments sont là pour nous permettre de rebondir avec plus de force. "Un désir accompli est un arbre de vie" (Prov. 13:12).  En l'occurrence, j'ai la conviction que j'arriverais au bout de ce voyage, quelques soient les circonstances, et à cause de tous ceux qui comptent sur moi.


                Des vendeuses de fruits (framboises, cassis, mures) au bord de la route. Si je n'avais pas été malade, j'en aurais pris..



Vu mon état, je crois qu'il serait peut-être bien ce soir de loger dans une "pensuine" (hôtel-chambre d'hôte). J'avance, je me dis qu'il est encore tôt pour s'arrêter. Je passe la grande ville carrefour, apparemment très touristique, pour prendre la plus petite route en espérant trouver quelque chose. Je m'arrête pour demander : "oui, à 2 kms". 2 kms plus loin,  rien.

Un peu plus loin, je vais acheter une bouteille d'eau et redemande "oui à 3 kms". Rien non plus.

Je m'arrête ailleurs pour m'entendre dire qu'ici il n'y a rien avant 25 kms, là où je n'avais pas envisagé d'arriver ce soir, ou alors il faut retourner dans la ville précédente. Mais je n'avais pas envie de m'arrêter dans cette ville fourmillant de monde. Donc c'est soit la tente, ou un endroit plus confortable. Vu mon état et les questions sanitaires, je choisis d'aller plus loin. La nuit tombe. Je m'équipe avec les lumières. La route est fréquentée par des gros poids-lourds qui roulent vite, et les voitures aussi.

Finalement je vois des lumières au loin et trouve enfin cette fameuse "pensuine" tant attendue - environ 15 €. Je n'en reviens pas d'y être arrivé. En ayant mangé un yaourt dans la journée… La tension de la fin était plutôt morale que physique, avec au moins ces 35 kms de plus. Le corps a parfois des ressources insoupçonnées. J'ai aussi été aidé par un peu de vent arrière par moment, et une route en légère descente par tronçons. 

Me voilà enfin installé confortablement dans ma chambre, le vélo dans un garage individuel avec Foxy. Ca va mieux. J'avale un yaourt, une banane, une demi-barre de céréales et un thé, en espérant que ça va passer. Ce n'est pas encore la grande forme, mais ça va mieux.
Fin d'une journée pas comme les autres. Demain sera un autre jour.


Vendredi 17 Août : Falticeni - Iasi (prononcez "Yache")
140 kms / 7h11 / 680 m

Derniers paysages de Roumanie
Arrivée dans la nuit 



Samedi 18 Août : Iasi - (Cornesti)
82 kms / 5h23 / 190 m

Accueil formidable chez un couple "bio"
Nouvelle frontière, nouvelle monnaie, fini l'Europe…
Camionneur providentiel

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